Lors des Marca Sports Awards, le président de LaLiga, Javier Tebas, a intensifié ses critiques à l’encontre de Florentino Pérez, le président du Real Madrid. La tension entre les deux hommes a atteint un nouveau sommet alors que Tebas a accusé Pérez de déformer la réalité et de tromper le public sur des questions cruciales concernant la politique sportive espagnole.
Cette confrontation s’inscrit dans un contexte de guerre politique, juridique et idéologique qui oppose LaLiga au Real Madrid. Le point central du débat est la modification controversée du modèle de propriété à cinq, que Pérez a attribuée à une manœuvre orchestrée par LaLiga pour nuire à son club. « Il y a des faits qu’il a déformés et d’autres qu’il a complètement inventés, » a déclaré Tebas. « La théorie du modèle à cinq qu’il impute à LaLiga est tout simplement fausse. J’ai déjà dit et je le répète : c’est inexact, et il y a des témoins. » Selon Tebas, un accord avait été trouvé avec le gouvernement sur un projet qui reflétait les décisions judiciaires en faveur de LaLiga contre le Real Madrid.
Les manipulations de Pérez sur la législation
Tebas a précisé que c’est Pérez lui-même qui a modifié le texte avant son passage au Conseil des ministres. « Nous avons reçu le soutien des deux partis politiques, le PP et le PSOE, pour introduire des amendements qui rétablissaient cet accord. Ce n’est pas nous qui avons introduit quoi que ce soit ; c’est lui qui a changé les choses. Nous avons simplement défendu ce qui avait déjà été validé par la justice, » a-t-il affirmé. L’accusation de manipulation se renforce lorsque Tebas évoque une réunion entre Pérez et Alberto Núñez Feijóo, leader du PP, en août dernier, où ce dernier aurait inversé sa position initiale.
Le procès contre l’UEFA : A22 et Real Madrid sur la même ligne
Concernant la récente action en justice d’A22 contre l’UEFA, soutenue par le Real Madrid, Tebas n’a pas mâché ses mots : « A22 et Real Madrid, c’est la même chose, » a-t-il déclaré. « J’ai lu une analyse juridique très intéressante la semaine dernière : cette poursuite n’a aucune chance de succès. Au mieux, ils pourraient obtenir le remboursement des frais, mais jamais des profits perdus. » Il a souligné que l’échec de la création de la Super League ne fait que renforcer sa position selon laquelle cette action est une simple tactique de pression.
Tebas a également abordé son statut en tant que supporter du Real Madrid : « Les fans me disent que je suis anti-Madrid. D’autres disent que je suis madridista. Apparemment, je suis les deux, » a-t-il plaisanté. Malgré son attachement personnel au club, il insiste sur le fait qu’il défend avant tout les intérêts de LaLiga et des autres clubs.
Une crise avec le Real Madrid ? Pas vraiment
Pour Tebas, le véritable problème réside dans la gestion actuelle du club par Pérez. « Le conflit n’est pas avec le club en tant qu’entité, mais avec la direction de Pérez et sa vision pour la Super League, » a-t-il précisé. Il estime qu’une telle ligue nuirait gravement aux compétitions nationales : « Je ne peux pas soutenir le modèle de Pérez lorsque la majorité des clubs affirment qu’il nuit aux compétitions nationales. » Cette situation crée un climat d’incompréhension croissante entre LaLiga et le Real Madrid.
Tebas a également tenu à rappeler que malgré les tensions persistantes, LaLiga traite le Real Madrid comme n’importe quel autre club : « Il n’y a pas de problème personnel. Ils ne se présentent simplement pas à certaines réunions. Pour nous, c’est juste un autre club. » En ce qui concerne l’expansion de LaLiga aux États-Unis, il voit un potentiel énorme dans ce marché en pleine croissance : « Notre projet est plus significatif que l’expansion de la NFL, mais nous pouvons apprendre d’eux. »
En somme, cette escalade verbale entre Javier Tebas et Florentino Pérez souligne non seulement les divergences profondes entre les institutions du football espagnol mais aussi l’impact potentiel sur l’avenir du sport en Espagne.
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